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Cagoterie

  1. Cagoterie: n.f. dérivé du vieux bourguignon "escargoterie", ce nom désigne, de même que la manaderie désigne en camargue un élevage de chevaux et de taureaux à l’état semi-sauvage, un élevage d’escargots en liberté. C’est un genre d’élevage fort ancien, comme en témoigne cet extrait de la Guerre des Gaules, de Caius Julius Caesar: "Traversant la Bourgogne à la tête de nos fidéles légions, le principal adversaire auquel nous fûmes confrontés ne fut pas le fruit des cépages du cru, mais les charges des cagoteries poussées par la cavalerie gauloise, et ce n’est que grâce à la tortue romaine que l’escargot gaulois fut vaincu, non sans de lourdes pertes." (Philippe Calvet)
  2. Cagoterie: n.f. Vx Anagramme de catégorie (tout le monde s’en fout, mais il ne sera au moins pas dit que je l’avais pas vu…). Désignation fort subtile inventée par certains gauchistes suisses, en des périodes de censure trouble, désignant les manuels scolaires traitant de la Seconde Guerre Mondiale et desquels ont été retranchées ou déchirées certaines pages sur l’histoire des fonds en déshérance. C’est un mathématicien-vacher valaisan qui découvrit le clef de ce néologisme: il suffisait de prendre, phonétiquement, chaque lettre du mot pour elle-même. On obtenait ainsi la phrase "Cet âge est ôté, et l’ère y est" [C(liaison avec le A)-A-G-O-T-E-l’R-I-E]. En d’autres termes, bien que le livre traitât de la Deuxième Guerre Mondiale (l’ère y est), on ne parle pas du sort réservé aux fonds juifs par la Suisse. Quelqu’un aurait-il un cachet d’aspirine? (Grégoire Rey)
  3. Cagoterie: n.f. Branche de la chrétienté, née peu de temps après le Christ et qui, comme lui, est éternelle. La cagoterie se définit comme le passage obligé de la foi par le tamis des préjugés et des poncifs. Toute référence biblique doit être interprétée le plus littéralement possible, même si le bon sens pourrait faire croire à une interprétation plus rationnelle. En fait, la cagoterie s’est érigée, sous le souverain poncif Jean-Mère-de-Les-Otres, en défenseresse des idéaux chrétiens envers et contre tout bon sens. La cagoterie s’est ainsi spécialisée dans la dialectique et la bonne foi, que les mécréants considèrent comme la mauvaise foi et le discours creux. Le préjugement dernier est la menace brandie par la cagoterie pour tous ceux qui oseraient affirmer que le monde est antérieur à l’an -4732, et que l’univers est antérieur à l’an -4732 et 4 jours. A notre époque, la cagoterie s’est fixée comme cible principale: les socialistes, les communistes, les libéraux, les libres-penseurs, les démocrates, les républicains, les juifs, les musulmans, les chrétiens d’une autre obédience que la cagoterie, les mormons (pour la concurrence déloyale), les pédophiles (idem) et les responsables de leurs actes. Tous les autres ont une chance d’être acceptés par la cagoterie, pour autant qu’ils aient de l’argent (et qu’ils soient disposés à l’offrir aux représentants de l’église), qu’ils soient déficients mentaux (ce qui est considéré comme un critère de choix) ou qu’ils soient affectés d’une tare sectaire qui leur fait lire "Terre, Champ de bataille". (Patrick Lafontaine)
  4. Cagoterie: n.f. évoque une réunion de filles pas forcément très jolies… Ce mot est en fait directement tiré du patois bruxellois fréquemment utilisé dans le quartier des Marolles par les groupes de jeunes mecs se rassemblant le soir au coin des rues. L’origine de l’expression est cependant difficile à définir. Marcel Marien, le célèbre auteur surréaliste, lie ce mot au terme "cageot", cette caisse de bois simple utilisée pour transporter les légumes, devenue à la suite d’une révolte féministe des années 70 l’emblême de la femme qui a d’autres choses à défendre que sa féminité… Par extension, les hommes un peu réactionnaires ont fini par utiliser ce mot pour qualifier les femmes peu attrayantes… Et pour les jeunes adolescents bruxellois, forcément frustrés, forcément hargneux, une cageoterie, et bientôt une cagoterie, est devenue par extension un rassemblement de filles peu avenantes… (Ivan Oestreicher)
  5. Cagoterie: n.f. vient du marseillais: "Mais, c’est une cagoterie", qui désigne un cadeau dont la valeur est des plus ridicules. L’éminent verbologue, le Professeur Spountz, indique même que c’est probablement une contraction verbale entre trois mots,soit cadeau pour "ca", gaulerie, du français-trottoir pour désigner un objet qui ne sert à rien, si ce n’est à capturer la poussière sur une étagère et, enfin, "terie" pour définir la loterie, autrement le manque de chance d’avoir reçu en cadeau, par exemple, une statuette en plâtre de couleurs vives et multiples, dont la forme est très proche de l’indéfinissable, proche de l’abject, mais dont on remercie la personne de l’avoir offerte, arguant que la petite pensée remplie d’attention est plus importante que le cadeau lui-même. (Eric Malherbe)
  6. Cagoterie: n.f. (argot régional; de cagot, "vantard") Mensonge évident destiné à mettre en valeur son auteur. "Arrête tes cagoteries Marcelin, tu va faire rougir la bonne mère!" Marcel Pagnol dans "Ma cabane au Canada"). (Temdes)

Et la vraie définition:

Cagoterie: n.f. Vx. Dévotion suspecte du cagot. V. Bigoterie.

Cagot, ote: n. Faux dévot; bigot; hypocrite.

Cellophane

  1. Cellophane: n.m. (du grec "phanos", qui brille, et de l’italien "cello", le violoncelle.) Nom usuel du petit chiffon qui traîne dans la housse du violoncelle et qui sert à faire briller l’instrument avant un concert. Dans le jargon des musiciens, "Fais chauffer le cellophane!" signifie l’approche imminente du début du concert, "mouiller son cellophane" signifie "avoir le trac" .
    Au XVIIème siècle, les musiciens de cour qui faisaient partie de la domesticité, corvéables à merci, n’avaient souvent pas le temps de déjeuner. Ils avaient pris l’habitude d’emporter un peu de nourriture qu’ils emballaient dans le cellophane. Cet usage a perduré puisque de nos jours, nous donnons le nom de cellophane au plastique qui protège nos sandwiches. (Juliette Noureddine)
  2. Cellophane: n.m. Mot dont l’histoire est assez amusante: lors de la tournée du groupe 2b3 à Paris, alors qu’ils recevaient dans leur loge des groupies, l’un d’eux s’est écrié: "A qui sont ces culottes qui recouvre mon sandwich?", et Filip lui a répondu: "Eh bien, c’est celles aux fans." (Antoine Santo)
  3. Cellophane: n.f. (ph: chiel lou faone) Se dit d’une embrassade chaleureuse et parfois même humide, ce qui n’est pas paradoxal. Extrapolation d’une expression locale brésilienne du XVIIIème siècle, entrée depuis dans le langage courant. Expression régulièrement utilisée par un batucadiste-star brésilien, Rickyzinho Dos Martinao, qui avait beaucoup de succès auprès des ses admiratrices. Chaque fois qu’il en croisait une, il s’écriait "Chiel lou faone!" (Ciel une fan!), et ne pouvant résister à la tentation de cette jolie fille qui se présentait à lui, il l’emballait. Exemple: "Un café, une clope, une bonne cellophane et on y va" (Ronaldinho). (Franck Samama)
  4. (4e ex aequo) Cellophane: n.m. du macédonien antique cello, receuillir, et phane, pénis. Action d’emballer le pénis d’une matière imperméable pour recueillir le précieux "liquide de vie", que les Macédoniennes utilisaient en décoction pour faire briller leur cheveux. En langage courant, désigne désormais une matière imperméable qui sert à tout emballer, des denrées périssables à la précieuse substance, même si elle n’est plus utilisée que très rarement sur les cheveux. Par exemple, on peut entendre parfois lors d’une discussion à la cantine de la sécu, Josiane dire à Marie-Chantal: "J’me suis régalée hier avec Robert, on s’est fait un pied de veau sous cellophane". (Nathalie Vallauri)
  5. (4e ex aequo) Cellophane: (des racines grecques kallos, beauté, et phainen, brillance) 1. Zool. n.f. Attirance que produit le feu et les lumières vives sur les insectes nocturnes. ("La cellophane serait provoquée par la confusion que font les insectes entre la source de lumière vers laquelle ils se dirigent et celle produite par la lune qui leur sert de repaire." annonçait le Pr Bagon John lors d’une allocution à l’institut Mandy-Rathan). 2. Phil. & Méd. n.f. Fascination que produit le feu et certains jeux de lumières sur la pensé humaine, et particulièrement chez les enfants et les personnes mentalement déficientes. ("La cellophane est une méthode encore souvent utilisée de nos jours pour convertir les agents ennemis." déclarait un ex-agent du KGB lors d’une interview à visage couvert dans l’émission Bas les Masques; ou du Dr Jimmy Lefeu: "La cellophane est la cause du développement de la pyromanie dans plus de 92% de cas."). 3. Fig. adj. Qui a une beauté surréaliste qui attire l’oeil et fascine sans qu’on ne s’en rende compte. ("Le spectacle cellophane que nous offraient ces corps nus enlacés mettait à feu et à sang nos premiers émois." extrait de l’autobiographie de Gérard Menvussat). (Thierry Charrot)
  6. Cellophane: n.m. (du bantou Sélofoa’n, dont l’orthographe a été galvaudée lors des colonisations successives du Cameroun). Ancienne divinité autrefois adulée par certaines peuplades de la région du Waza, au nord du Cameroun. Le culte de Sélofoa’n était pratiqué en déposant quotidiennement des offrandes sous sa statue. Aujourd’hui, le culte a été dévoyé, il fait l’objet d’un commerce et les totems sont en plastique. Mais on parle encore parfois de "fromage sous cellophane". (Daniel Metge)
  7. Cellophane: n.m. Instrument de musique de la famille des cellos, le cellophane présente la particularité de ne pouvoir jouer que des mélodies en Fa neuvième (Cello Fa neuvième). Cet instrument ayant été particulièrement en vogue lors de la seconde moitié du XVIIIème siécle, il existe aujourd’hui un grand nombre de pièces pour cellophanes et orchestre en Fa neuvième majeur, composées par les grands noms de cette époque. Il est à noter l’existence d’essais par le compositeur Roger de Lille d’une adaptation de la Marseillaise sur cet instrument, heureusement rapidement abandonnée. (Philippe Calvet)
  8. Cellophane: n.f dérivé d’une expression du XIIème siècle. Stéphane le Bon, surnommé "Phane" (on l’appelait également l’aristo), organisait un bal dans son château cathare dans le but d’y rencontrer l’élue de son coeur. A minuit, une jolie jeune fille, Jeanne la drôlesse, s’éclipsait en quelques secondes. Le lendemain, Phane la retrouvait grâce à un de ses sabots qu’elle avait oublié en s’enfuyant. En enlevant un peu de paille, le sabot lui allait parfaitement bien. Il l’épousa une semaine plus tard. Le peuple la surnomma "celle au Phane" - expression devenue, par déformation, "cellophane". (Erick Fougère)
  9. Cellophane: n.f d’origine anglaise, dérivé de "cellular phone". Terme désignant, à la fin du XXème siècle, les premiers téléphones mobiles, avant l’invention en 2012 du téléphone incrusté dans le nombril à la naissance. C’est au cours d’un voyage dans l’Eurostar Londres-Paris qu’un bourgeois de Calais, parlant mal l’anglais, ramena ce mot déformé dans son entreprise de dentelle (elle-même fermée en 2004 après la Révolution du slip virtuel). Peu usité de nos jours, on lui préférera "outildestrouducs", plus commun dans la francophonie à partir de 2020. (Nicolas Boutet)
  10. Cellophane: n.m. Rituel utilise par les alchimistes pour protéger leurs grimoires contre les intrus ou, comme le voulait l’incantation consacrée, "le sceller au prophane". Encore utilisé aujourd’hui dans l’expression "recouvert d’une fine couche de cellophane" qui signifie qu’un quelconque mystère plane. (Philippe Charles)

Et la vraie définition:

Cellophane: n.f. Hydrate de cellulose façonné en pellicule transparente.

Coruscant

  1. Coruscant: n.m. Du provençal "quou risquou" qui va au-devant du danger. Le vieux dicton provençal "Agneli quou risquou a lou ravinou, tanto se rompra le cou" signifiant qu’un jeune ovin s’éloignant de sa mère peut parfois tomber malade, a engendré l’expression "oun quou risquou", désignant une personne téméraire et inconsciente du danger. Frédéric Mistral dans sa fameuse "Balladou di quou risquou" (promenade du coruscant) célèbre l’audace du coruscant médiéval, Robin des pinèdes.
    "Toujours il defendiou, veuva i orpheliou
    plou gran di quou risquou, es Robin Pinedou."

    (Toujours défendant les veules et les chercheurs d’or, grand plouc et coruscant, tel était Robin des pinèdes). (Thierry Lagarde)
  2. Coruscant: adv. signifiant "quant à", employé naguère pour parler des actions des soldats dans nos tavernes campagnardes. L’histoire raconte que, vers 1916, un paysan nommé Jean Bégay avec un léger défaut de prononciation (appelé aujourd’hui par les spécialistes orthophonistes le "bégayement"), un soir de grande beuverie, déclama de longues actions guerrières des ennemis russes. Son discours donna à peu près ceci: "Quant qu’aux russes, quant qu’o russes, russes, ils ils s’avaient pris la la la ..la coco co colline." Les spectateurs comprirent aisément les 3 premières syllabes comme étant le mot "cantcorus". Et là me direz vous, on ne voit pas le rapport avec le mot dont on cherche la définition. Et moi de vous détromper car, en fait, le mot cantcorus a été employé par nos rappeurs des banlieues dans plusieurs chansons (qui sont passées inaperçues d’ailleurs!) qui l’ont traduit en verlan, ce qui donne: "coruscant". Ce qui signifie que ce mot est d’ailleurs très récent. N’avez-vous jamais entendu, dans la plus proche banlieue, quelques jeunes égarés répéter ces mots: "Coruscant ta remè, elle est à ouailpe devant prisu". (Benoît Lafaye)
  3. Coruscant: substantif de corusquer, qui désignait au moyen-âge, dans les arrières boutiques des charcutiers-barbiers, l’action qui consistait à positionner rituellement l’index de la main gauche dans l’orifice nasal afin de libérer d’une éventuelle obstruction les voies aériennes. Tombé en désuétude aujourd’hui, ce verbe, synonyme de curage intensif, revient à la mode depuis les retransmissions en direct des réunions de l’Assemblée Nationale. (Larré)
  4. Coruscant: n.m. (de chorus en latin, de khoros en grec, dans son sens ecclésiastique, désignant la partie centrale du lieu de culte; et du latin cantus, chant) Nom donné à certains chants d’inspiration religieuse et biblique que l’Eglise avait autorisés par bulle papale en 1645 afin de rendre plus attractive les cérémonies religieuses… Ce type de chant s’est surtout répandu dans les pays en voie de christianisation, où le besoin de faire venir les fidèles sur le lieu de culte pour assister à la messe se faisait particulièrement sentir. On peut dire de par ce fait que les coruscants sont d’une certaine manière l’ancêtre des oratorios italiens. (Thierry Charrot)
  5. Coruscant: (Nom propre) Planète située dans un galaxie lointaine , très lointaine, constituée d’un milliard de mondes. Coruscant a été la capitale de divers gouvernements galactiques. Elle a connu dans un passé récent un régime bon et juste, défendu par les chevaliers Jedi. Puis un sénateur nommé Palpatine se déclara Empereur et s’installa sur Coruscant, d’où il escomptait diriger la galaxie. Ces faits ont été très bien décrits dans trois documentaires historiques de Georges Lucas, la première partie étant connue sous le nom de "La Menace Fantôme". La rébellion contre l’empire, prélude à la reprise de Coruscant par la nouvelle république et le combat qu’ils se livrèrent , a également fait l’objet de trois documentaires dont le premier s’intitule "Un nouvel Espoir". (Gérard Contério)
  6. Coruscant,e: adj. et n.m. Adepte du culte de Corus, dieu lunaire de l’ancienne Egypte. Frère jumeau d’Horus, Corus en est le complémentaire. Il est généralement symbolise par un vrécon (oiseau de la famille des rapaces) ou par un soleil doté de 5 pattes. (Laurence Fleury)
  7. Coruscant: n.f. (de l’Andin "Corus Ca", littéralement "noix des montagnes") Cette petite noix de couleur orangée pousse en grappe sur de maigres buissons disséminés dans les hauteurs de la Cordillière des Andes. Certaines tribus vivant sur les contreforts de cette chaîne de montagnes ont pour coutume d’envoyer les jeunes adultes à la recherche de ces noix très prisées. "Aller à Coruscant" est, là-bas, synonyme d’une grande aventure, pleine de dangers. (David Girardey)

Et la vraie définition:

Coruscant: adj. Vx. Brillant, éclatant.