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Quartelette

  1. Quartelette: n.f. Petit escabeau sans pieds pour cul-de-jattes. Dérivé du vieux français "escartelette", qui désignait, dans le courant du Moyen-Age, le tabouret sur lequel étaient installés les suppliciés condamnés à l’écartèlement. Au début de la Renaissance, alors que l’écartèlement tendait à tomber en désuétude, un bourreau eut l’idée de doter son escartelette de petites roues, afin de faciliter le transport des troncs démembrés des victimes. Une fois révolue l’époque des supplices sanglants, l’escartelette, ne pouvant prétendre, pour des raisons évidentes, au statut de brouette, a finalement été reconvertie en parfait petit escabeau. Bien que rapidement adoptée par les culs-de-jatte, sa mauvaise réputation l’a cependant empêché de connaître le succès auprès du grand public. (Christophe)
  2. (2e ex aequo) Quartelette: n.f. partie d’une pièce de monnaie plus ou moins proche du quart, selon la personne ayant procédé à sa découpe. L’introduction de la quartelette, vers le milieu du XXIème siècle, est due à une pratique couramment utilisée lorsque ni l’acheteur ni le vendeur n’ont de monnaie ou si le montant à payer, ridiculement petit, ne peut pas être débité de votre carte à puce. (Gérard Contério)
  3. (2e ex aequo) Quartelette: n.f. Se dit, dans le Poitou, de la petite souris qui vient vous apporter un présent lorsque vous perdez une dent de lait et que vous l’avez placée sous votre oreiller. Ce mot est une adaptation francaise dérivée du dialecte poitevin: en effet, quartelette s’y dit "quartlou". Son origine serait séculaire et il convient de noter que la "quartlou" a une forte attache régionale puisque tout jeune poitevin qui a perdu une dent et oublié de la placer sous son oreiller est passible d’être puni trés sévèrement par cette meme "quartlou", qui pourrait faire en sorte que l’infortuné ne reçoive pas de cadeaux durant une année entière. (Chris Spiesser)
  4. (2e ex aequo) Quartelette: n.f. Boisson traditionnelle franc-comtoise que l’on servait autrefois aux enfants en bas âge, correspondant environ a un quart de litre de lait de brebis. Homonymes: kartelette (petite voiture de course), cartelaite (sorte d’oronge comestible mais sans valeur culinaire), cartelt (de l’américain "small trust"), "car t’es laid" (in "Notre-Dame-de-Paris"). (Etienne Trussant)
  5. Quartelette: n. f. Anglic. Véhicule à traction automobile sans carrosserie, ni boîte de vitesses, ni suspension, plus facile à conduire que le kart, mot avec lequel il partage son étymologie anglo-saxonne (de go-kart-go, voir ce mot). C’est d’ailleurs cette relative facilité à être conduit qui vaut au mot son suffixe dépréciatif (kartelette, s.-e. kart de bonne femme). Une société automobile a ensuite trouvé le slogan "kartelette, quatre fois plus facile à conduire", qui a fini de faire glisser la graphie vers quartelette, forme dans laquelle le mot s’est figé au XIVe siècle. (Vincent Truffy)

Et la vraie définition:

Quartelette: n.m. Techn. Ardoise taillée de petites dimensions.

Quercitron

  1. Quercitron : n.m. désigne une petite colline presque entièrement dépourvue de végétation. Doit son nom à la légendaire colline bretonne, le Ker Six Troncs, sur laquelle ne poussent que six chênes. Selon la tradition populaire, une dryade aurait séduit six hommes, six nuits consécutives, et se serait reposée le septième jour, donnant naissance aux six arbres. Une légende prétend que le septième jour, plutôt que de se reposer, la dryade tenta de séduire un septième homme qui se trouva en fait être une femme déguisée partant rejoindre son amant. La nuit passée, la femme et la dryade renoncèrent définitivement aux hommes, et sur le Ker Six Troncs ne poussèrent que six chênes… (Philippe Calvet)
  2. Quercitron: n.m. de Quercy (région du sud de la France où on aime la bonne chère) et -tron (suffixe souvent utilisé pour qualifier une invention révolutionnaire - voir : pipotron, phytotron, etc.). Le quercitron désigne un projet de véhicule de transport interplanétaire mis au point en 1969 par Ange Roudoulenque.
    Ange Roudoulenque, éleveur de canards gras à Montcuq, était à ses heures perdues un inventeur passionné par la conquête spatiale. En juillet 1969, apprenant que les Américains ont marché sur la lune, il travaille à la conception d’un vaisseau pour la conquête de la planète Mars. Conscient des conséquences écologiques de l’utilisation de carburants à base d’hydrocarbures pour la propulsion des lanceurs, il propose à la NASA de recourir à une énergie renouvelable : la graisse d’oie.
    Son invention, laissée de côté (selon la version officielle, Mars contiendrait surtout des graisses végétales, mais on peut penser que les autorités américaines jugeaient les avancées quercinoises susceptibles de perturber l’équilibre Est-Ouest, très fragile à cette époque), est tombée dans l’oubli. Les principes du quercitron ont cependant été utilisés dans les années 1970 pour la conquête du Larzac et auraient pu donner lieu à des applications militaires de première importance mais l’aveyrotron, qui devait appuyer les opérations de destruction de restaurants rapides, n’a pas, lui non plus, vu le jour. (Jean Lebraud)
  3. (3e ex aequo) Quercitron: quernom quermasculin. Querfruit du quercitronnier, le quercitron est un queragrume à la querpeau querjaune et au quergoût queracide. Son querjus est utilisé pour la querfabrication de la quercitronnade. (Eric Jonval)
  4. (3e ex aequo) Quercitron: n.m. Par extension, message secret. Dérivé de l’alsacien Kerzitron, de l’allemand Kern, le noyau, et Zitron, le citron. Quercitron désignait en Alsace entre 1871 et 1918 les informations que les habitants restés fidèles à la République francaise envoyaient au gouvernement concernant les activités allemandes. Ces missives étaient généralement écrites à l´aide de jus de citron, pour n’être lues qu’à la lueur d’une flamme, comme l’avaient découvert à l’époque les plus grands savants francais. Cependant, les citrons alsaciens possèdent de nombreux pépins, si bien que le jus recueilli était un jus de pulpe et de pépins (noyaux), d’où l’appelation de ce genre de messages. Il est à noter que les espions allemands ne tardèrent guère à découvrir la ruse, comme en témoigne cette note de service du Colonel Von Traum, attaché militaire à Mulhouse, à Otto Von Bismarck datée du 28 juillet 1874: "Interception ce jour d’un quercitron à destination de Paris dévoilant le plan de notre caserne. Arrestation des expéditeurs. Devons mettre en oeuvre tous les moyens nécessaires pour éradiquer les citronniers en Alsace. Mes respects." (Oliver Mougel)
  5. Quercitron: n.f. De Ker, forteresse, en Breton, et citron. Ecole primaire privée pour garçons qui enseignait les bases d’une rigoureuse mais salvatrice éducation, située non loin de Brennilis-en-Arée, au coeur de la Bretagne. Les sombres fortifications de sa cour de récréation et les hautes tours crénelées de ses salles de cours suffisaient généralement à alimenter chez les bambins les pires rumeurs quant à la sévérité de ses réglements. Afin de soulager leurs angoisses grâce à une bonne dose de dérision, les élèves nommèrent leur école Ker-Citron, tant pour la caractériser que pour la différencier de Ker-Vanille, l’école pour filles dont l’imposante et inquiétante bâtisse se dressait à quelques kilomètres de là, sur le Mont Saint-Michel-de-Braspart. (Glukoz)
  6. (6e ex aequo) Quercitron: n. m. Voulant concurrencer la gamme de la boisson « Pschiiit », Jean Baptiste QUER (1945-1985) lança sur le marché le Quercitron et le Querorange. A base de fruits transgéniques, ces boissons eurent un vif succés d’estime puis sombrèrent rapidement dans un oubli triomphant. Jean-Baptiste Quer mourut en testant lui-même le produit de sa dernière boisson fatale: le querpoireau-querpomme de terre. (François Baritaud)
  7. (6e ex aequo) Quercitron: n.m. (du breton "Ker", maison et "Sitron", Citron) Aussi appelées "Maisons de la Honte", les quercitrons désignaient les lieux de résidence des sorcières et rebouteuses. Les bretons installés à Paris continuent d’utiliser ce terme pour désigner les créperies tenues par des non-bretons. (Vinvin Fulgruex)
  8. (6e ex aequo) Quercitron: n. m. Issu de la fameuse légende des contrées du Quercy, le tronc de la mort était un personnage terrifiant dont plusieurs générations de Querçois ont souffert. A l’instar de la bête du Gévaudan, le quercy-tronc, devint tellement célèbre dans cette région par ses atroces tortures sur les fruits et légumes, qu’on en vint à l’accuser de toutes les profanations de jardins. Par la suite, son nom fut abrégé en quercitron, synonyme de malédiction potagère. Comme dit le dicton: «En mai, ramassez vos navets sinon le quercitron fout le boxon». Nicolas le jardinier. (François Baritaud)
  9. Quercitron: n.m. Contraction de Quercy (région de France) et Citron (du latin citrus, agrume jaune et ovale). Le quercitron désigne une variété extrêmement spécifique de citron poussant dans la région du Quercy. Sous nos latitudes, le quercitron se distingue de son cousin par sa taille ridiculement petite et son goût particulièrement acide. Dans la région, les autochtones font une subtile distinction entre le Haut-quercitron et le Bas-quercitron. Une connaissance approfondie de la région est nécessaire pour pouvoir les distinguer. L’utilisation principale du quercitron est la fabrication de la fameuse quercitronnade, spécialité de Montauban et plus globalement du Bas-Quercy. L’absorption de ce breuvage est déconseillé aux enfants de moins de 15 ans. Dans le Haut-Quercy, la quercitronnade est utilisée comme désherbant. On notera que le succès régional de la quercitronnade aura probablement inspiré certains autres breuvages typiques comme la Juranisette (qu’on servira pour accompagner une Morvantrecôte), le Picardiabolo-menthe (très apprécié des enfants) ou la Limousinfusion (efficacité reconnue contre les ongles incarnés). (Martin Colo)
  10. Quercitron: n.m. Origine latine quercus : le chêne, et citron de citridés. Le chêne-citronnier, ou quercitron, répandu sur les plateaux du Quercy (sud-ouest du Massif Central, France) doit son apparition à une vaillante abeille qui véhicula, à travers la Gaule envahie par César, du pollen de citronnier du bassin d’Arcachon en direction d’Alésia (fief de Vercingétorix). Alors que l’hyménoptère ployait sous le poids du pollen, les choses se gâtèrent entre le Romain et le Gaulois. Pris entre un carré de centurions et une horde désordonnée de "bravix", l’insecte décida d’atterrir en Quercy, sur un chêne en fleurs et mourut déposant son pollen sur un bourgeon à peine éclos. L’alchimie de la nature fit le reste… De nos jours, un touriste aventureux pourra encore entendre, sur les plateaux du Quercy, des bergers chanter "et ron et ron petit quercitron". (Eliane Marigo)

Et la vraie définition:

Quercitron: n.m. Chêne de l’Amérique du Nord dont l’écorce fournit un colorant jaune (le quercitrin).