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Vous ne voulez pas savoir...

Les Européens

Ah, Europe! Vieux continent qui a vu naître tant de choses, pour qu'elles soient ensuite galvaudées par ces rustres yankees aux grosses tiagues ou des nippons avec leurs sourires figés...

N'exagérons rien. Chaque pays produit son monde, et s'il existe de très bons bédéistes européens, il y en a aussi un certain nombre qui accumulent la merde en boîte.

Mais tel n'est pas mon propos: ces pages sont là pour parler de ce que j'aime, les autres ne méritant pas l'espace-disque gargantuesque que j'alloue à ces puérilités.

La Ligne Claire

Pour des raisons qui échappent à la raison pure, il se trouve que j'aime plutôt bien les auteurs classiques, dits de la "Ligne Claire", du genre Hergé. En général, ça veut dire des dessins très épurés et des couleurs pétantes, le tout décrivant des aventures oscillant entre kitsch et rétro. Il y en a des qui détestent, ils ne savent pas ce qu'ils perdent.

Blake et Mortimer

Mon préféré parmi ces ancêtres: Edgar P. Jacobs et ses "Blake et Mortimer". C'est suranné, moraliste, plein de clichés et parfois très prévisible (surtout quand on les lit pour la douzième fois -- au moins) mais c'est toujours sympa. Et c'est plein d'inventions tordues.

Depuis la mort du Maître -- qui contrairement à cette andouille d'Hergé n'a pas voulu que ses héros, tels le capitaine du navire naufragé, disaparaissent avec lui -- il y a eu un grand vide, à peine comblé par un "Mortimer contre Mortimer" de moyenne facture. Vide comblé fin 96 avec le retour des héros dans leur période fétiche de l'après-guerre. "L'Affaire Francis Blake" est délicieusement tordue, une mahousse machination avec poursuites et trahisons, dans les plus pures règles de l'art.

Il m'est par contre difficile de recommander "La Machination Voronov": l'intrigue, toute droite tirée d'un mauvais épisode des X-Files, est enferrée dans la réalité historique de la Guerre froide, qui ne lui apporte rien. Il manque un souffle épique à cette histoire, et les couleurs pétantes contribuent plus à mon énervement qu'à l'ambiance des années 1950...

Cela dit, le nouvel "Etrange Rendez-vous" est déjà plus intéressant. On y retrouve plein de vieilles connaissances (mais alors là vieilles) et , cette fois-ci, la Guerre froide reste au second plan, ce qui me convient très bien. Un seul petit défaut: l'histoire s'asseoit quelque peu sur la continuité, notamment en "oubliant" le génial "Piège Diabolique".

Harry Dickson

Dans le même style, je ne saurais trop conseiller aux amateurs de conspirations tordues et d'inventions farfelues la série "Harry Dickson" (attention! il y en a deux: celle dont je parle est scénarisée par Vanderhaeghe et dessinée par Zanon).

Inspirée par des romans d'aventure fantastique de Jean Ray (un peu les Bob Morane des années 30) le héros est qualifié de "Sherlock Holmes américain" (il pousse le vice jusqu'à habiter 221B Baker Street, à Londres...) et, dans ces volumes, se frotte à la "Bande de l'Araignée", armada de malfaisants emmenés par l'ensorceleuse Georgette Cuvelier, génie du crime aux yeux de chat.

On remarquera ici une différence notable avec les Tintins et autres Blake et Mortimers: on a ici un personnage féminin qui ne fait pas de la figuration..Eh oui, bien souvent, la "Ligne Claire" est machiste, mais c'est un peu la loi du genre qui veut ça: les anciens ont donné le mauvais exemple.

Enfin bref, j'en ai lu plein ces temps-ci (enfin bon, faut pas pousser non plus: il n'y en a que six...), et j'adore!

Les classiques

J'aime bien aussi les "Buck Danny", mais seulement parce qu'il y a plein d'avions dedans. Non, pas seulement: c'est quand même toute mon enfance, mon Spirou du mercredi et tout ça. Mais surtout parce qu'il y a des avions...

Les Innommables

Grand lecteur en son temps du journal Spirou, à l'époque où ça voulait dire encore quelque chose (c'était l'bon temps, bande de jeunes!..), mon enfance fut en effet bercée par les aventures de Spirou et Fantasio, Gaston Lagaffe, et tant d'autres.

Jusqu'au jour où survinrent Les Innommables. Dans le genre "je dynamite tout", le duo infernal Yann (scénario) et Conrad (dessin, à moins que ce ne soit le contraire) fit merveille. Une première histoire, "Matricule Triple Zéro", qui jouait les iconoclastes avec les héros du Pacifique, puis "Shukumei", qui non content d'en remettre une louche dans le domaine de la satire, lançait la mode des Hauts de Page.

Explication de la chose: chaque Spirou hebdomadaire comportait une petite dizaine d'histoires à suivre. Apparurent avec "Shukumei" des petites seynettes humoristiques, en haut de page justement, parodiant la scène dessous.

Signés Yann et Conrad, les hauts de page envahirent bientôt d'autres séries, et se firent haïr très vite par certains éléphants du journal. Il faut dire que lâcher froidement que Yoko Tsuno était, à l'instar des calculatrices, une électronicienne japonaise ultra-plate n'était pas fait pour la paix des ménages!

D'autres suivirent le mouvement, avec plus ou moins de succès. Après de multiples périples et une provocation poussée un peu trop loin, il y eut une grande purge stalinienne dans le journal, et ainsi disparurent Yann et Conrad, les hauts de page et le côté amusant de Spirou.

Il paraît que ces hauts de page ont un jour été publiés. J'aimerais bien savoir par qui.

Les Innommables sont sortis en albums, chez Aire Libre -- qui, chose amusante, appartient à Dupuis, éditeur de Spirou. Il faut néanmoins signaler que, mis à part le désopilant "Matricule Triple Zéro", ressorti en noir et blanc, les autres albums perdent énormément de leur verve burlesque et parodique. L'humour, en devenant plus "adulte", a perdu en burlesque. Ou alors c'est que je me fais vieux.

Les p'tits nouveaux

De Cape et de Croc / Garulfo

En fait, ma bande dessinée préférée ces derniers temps est à chercher du côté de chez Delcourt, qui a sorti un petit bijou d'humour et d'aventures, intitulé De Cape et de Croc. Située dans la Venise du 16e siècle, ce sont les aventures d'un loup et d'un renard à la recherche de Gloire et Fortune à travers la Méditerrannée.

Le texte fourmille de références terribles au théâtre (Molière, La Fontaine, entre autres), au cinéma, à d'autres bandes dessinées. En bref, les auteurs ont légèrement pété les plombs, tant du point de vue scénario et dialogues que de celui du dessin, avec une foultitude de petits détails qu'on ne remqrque qu'à la énième lecture. C'est fait par Ayroles et Masbou (ne me demandez pas qui fait quoi) et c'est un must!

Des mêmes, ou peu s'en faut, on signalera aussi Garulfo, ou l'histoire d'une grenouille qui voulait devenir un homme, à moins que ce ne soit le contraire... Les Contes de Fées sont un peu passés à la moulinette, mais à mon avis les auteurs doivent bien les aimer quand même: autrement ça serait beaucop plus méchant...

Gorn

Une des rares séries d'heroïc-fantasy pure et dure que je supporte, peut-être parce que c'est affreusement (néo-)romantique... Particularité amusante, le héros éponyme se fait buter peu avant la moitié du premier tome. Ça l'ennuie, mais ça ne le gêne fondamentalement pas pour continuer.

La série compte sept albums, plus une autre série centrée sur Dame Gorge, un des principaux protagoniste de l'histoire. Beau, mais triste. Mais on n'a pas pleuré.

Gipsy

Les aventures du Gitan, dans Gypsy sont tout aussi remarquables, dans un autre domaine: celui du futur proche glauque. Quelques années dans le 21e siècle, le trou dans la couche d'ozone a forcé les autorités à interdire le trafic aérien. D'où la construction de gigantesques autoroutes et voie ferrées, telles la C3C qui relie Russie et États-Unis en passant près du pôle.

Le Gitan est un vrai Gitan, avec un franc-parler à dévisser les boulons, un camion hypothéqué jusqu'aux couvre-sièges et sa petite soeur qui débarque un beau jour, avec ses habitudes de civilisée. Au programme, trahisons, courses de camion, guerre civile, pillards et baston à tous les étages! Le style de Marini, le dessinateur, rappelle un croisement entre l'école espagnole et les mangas. C'est très réaliste et très beau. Et en plus il est Suisse! Le desinateur...

Du même dessineux, on pourra aussi signaler Rapaces, son petit dernier, qui est un thriller contemporain fantastique, avec ce qui ressemble énormément à des vampires... Pas mal jeté, mais très bien quand même.

Joe Bar's Team

Ne pas oublier les quatre volumes du "Joe Bar's Team", ou les exploits, bourres, gamelles et concours de mauvaise foi d'une bande de motards, jeunes et vieux, autour d'un rade de Paris. Le style rapelle franchement feu Franquin (Gaston Lagaffe, pour les incultes) et ça tourne parfois un pneu en rond, à l'instar des héros de l'histoire, mais c'est le plus souvent à mourir de rire.

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Commentaires: Stéphane "Alias" Gallay -- Ou alors venez troller sur le forum...