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Vous ne voulez pas savoir...

Task Force Phoenix
Interlude 1: Tora Khan

Malgré les multiples campagnes impériales de pacification, la Terre compte toujours son lot de despotes locaux, plus ou moins bienveillants et plus ou moins mégalomanes. La plupart ont accepté, bon gré mal gré, la domination de l'Empire, partant du principe que s'il vaut mieux régner en Enfer que de servir au Paradis, on peut très bien concilier les deux. Ils se sont donc recyclés en gouverneurs locaux, mettant de l'eau démocratique dans leur vin dictatorial; encore une ou deux générations et ils seront rentrés dans le rang.

Tora Khan ne fait partie de ceux-là.

Le Tigre de Sibérie

Tora Khan descend d'une longue lignée de Seigneurs de la guerre, oscillant entre Chine, Mongolie, Sibérie et Tibet. Son rêve est simple: devenir maître de la Terre et le dictateur bienveillant de toute la planète. Rien que de bien classique, si l'on excepte un petit détail: le taquin a les moyens de ses ambitions.

D'une part, Tora Khan a étudié -- sous un nom d'emprunt -- dans les plus grandes universités terriennes, sous le contrôle impérial; il a même fait un bref séjour au sein des Forces de défense autonomes (ce qui peut faire une belle accroche dramatique pour un personnage). Du coup, il connaît beaucoup de choses de l'Empire, à peu près toutes les forces et tactiques des Forces de défense autonomes, et a un bagage intellectuel non négligeable.

Ensuite, il a des ressources. La chance principale de sa famille est de posséder, cachées au cœur des régions les plus reculées du globe, un grand nombre de mines diverses, fournissant à des usines clandestines les matières premières pour la confection d'armes et d'équipement de haute technologie. Au fil du temps, les activités de son clan se sont étendues en un syndicat, mi légal, mi criminel, sous le couvert du Consortium K2.

Tora Khan n'attend que son heure pour mettre à exécution son plan de conquête globale.

Automata

La première rencontre des personnages avec Tora Khan et son organisation devrait avoir lieu avec la découverte d'une usine automatisée, ancienne et surprotégée, dans la région de l'Oural. Découverte fortuite, puisqu'un engin de reconnaissance en mission de cartographie se fait abattre par les défenses de l'endroit. La première mission des personnages est donc d'aller rechercher les malheureux scientifiques, perdus en pleine tempête de neige dans les contreforts de l'Oural.

Sauvetage en montagne

Ressortez les épisodes de Thunderbirds ("Les Sentinelles de l'Air" en VF, cette vieille série en marionnettes animées): l'hélicoptère est crashé dans une zone escarpée, en pleine tempête, et au moment où les personnages arrivent, une avalanche s'abat sur la carcasse. Ils n'ont donc que peu de temps pour sauver leurs collègues (option mesquine: l'avalanche leur tombe dessus en pleine mission de secours, coinçant en plus des PJs...).

Une fois tout le monde sorti, les personnages et les scientifiques se retrouvent sur la base la plus proche des Forces Autonomes, située dans un bled au nom improbable, genre Zbradgnowlartschenk ou Grod. Les scientifiques sont tout fous, parce que, peu avant de se faire abattre, leurs mesures ont révélé la présence souterraine d'un complexe industriel de grande taille, en sommeil mais techniquement encore en activité. La nouvelle intéresse Novatlantis au plus haut point -- particulièrement la partie "abattus à coups de missiles" -- et les supérieurs des persos les somment donc de prêter assistance à l'équipe scientifique.

Au vu des moyens de défense, une approche terrestre paraît plus raisonnable, d'autant plus qu'il y a une communauté non loin d'une des entrées probables du complexe. Tout irait bien si Tora Khan n'avait pas lui aussi entendu parler de l'usine et surtout s'il n'avait pas délégué une force mercenaire pour prendre le contrôle des lieux. Et ce, sans parler des autochtones...

Le culte de la machine

Ces derniers sont en apparence une communauté agricole, comme il en existe des milliers dans la région, qui gratte une terre ingrate pour en soutirer une maigre pitance. Certains détails détonnent, cependant: d'une part, l'endroit est fortifié; de plus, elle dispose de moyens techniques avancés, et en bon état; enfin, ils ont des armes de haute technologie.

Sans être ouvertement hostiles, les locaux sont très méfiants envers les étrangers. Il va falloir être très diplomate, d'autant plus que l'option militaire, avec les moyens dont disposent les personnages, est exclue. Une fois acceptés, les personnages pourront se balader dans la communauté, mais toute une partie "sacrée" leur sera interdite. Il va falloir se faire accepter pour voir ce qu'il y a là -- ou être très discret.

La partie en question est une ancienne gare ferroviaire, reconvertie en temple dédié à une divinité chtonienne, croisement douteux entre Moloch et la Terre-mère. Plusieurs wagonnets autopropulsés, là encore en très bon état, y sont entreposés; certains contiennent déjà des "offrandes": vieux outils, artefacts divers, ex-votos en russe ancien, etc.

Les cérémonies sont simples: invocations au dieu Automata, dont le nom apparaît encore sur d'anciens wagons, prière, offrandes; puis les wagonnets partent tout seul vers un tunnel et y disparaissent. Quelques heures plus tard, les wagonnets reviennent, souvent avec des "cadeaux" du dieu: nouveau tracteur, appareils réparés, etc.; parfois, les villageois mettent un des leurs, malade ou mort, dans le wagonnet et soit celui-ci revient, vivant mais amnésique, ou alors ils trouvent plusieurs doses d'un remède adéquat.

En fait, l'usine Ural Automata a été construite peu de temps avant les Grandes guerres, par un État local qui avait besoin d'armes et de matériel. Elle est entièrement automatisée, autonome et très flexible; au fil du temps, elle a même développé, sinon une conscience, tout au moins une intelligence très développée, similaire à celle d'un chien de berger. Elle a besoin des matières premières des humains et, en échange, leur donne ce dont ils ont besoin; elle a été conçue pour aider les humains, après tout...

Par contre, c'est une entité très territoriale: ses entrées sont farouchement gardées, même si, une fois à l'intérieur, il est assez facile de se promener. Passer les défenses demandera plus de ruse que de force brute; la méthode évidente, c'est d'utiliser les wagonnets, mais attention! une fois dans l'infirmerie automatique, c'est gaz grododo et opération, docteur Ross! À côté de l'infirmerie se trouve même une chambre froide, qui entrepose les cas que l'usine n'a pas pu soigner, en cryogénie; certains sont d'ailleurs encore vivants, en sommeil depuis plus de trois cents ans...

Les emmerdes

Évidemment, c'est quand les personnages seront sur le point d'entrer dans l'usine -- ou alors en pleines négociations avec l'IA -- que les mercenaires de Tora Khan vont débouler. Leur but est simple: asseoir un pouvoir local fort et militarisé et s'assurer le contrôle de l'usine. Dans cette optique, les personnages sont des obstacles -- mais, s'ils ont eu des mots avec les autochtones, ils peuvent aussi être des alliés: on peut très bien imaginer que les mercenaires se présentent aux personnages comme leurs Sauveurs et les aident à conquérir le village et l'usine. Novatlantis ne s'apercevrait que trop tard de la supercherie, quand des unités de combat Automata vont attaquer...

Il serait néanmoins de bon ton que les personnages aient quelques doutes sur la moralité des mercenaires: ils agissent pour un commanditaire qui souhaite rester anonyme (le Groupe K2), ils utilisent des méthodes pour le moins brutales et disposent de moyens équivalents, voire supérieurs à ceux de la Force autonome. Si confrontation il doit y avoir, les personnages pourront toujours essayer de trouver aide et assistance auprès de l'usine: celle-ci a encore quelques vieux chars et robots de combats. Ils ont beau dater de plusieurs siècles, ils ont été soigneusement emballés sous vide et sont de fait très bien conservés, prêts à partir, munitions chargées jusqu'à la gueule. On peut dire et médire, mais la technologie martiale terrienne de l'époque, c'est pas de la gnognotte...

Guerrillas et terroristes

La pacification de la Terre par les troupes impériales a toujours été très relative. Les envahisseurs n'ont jamais voulu assurer un contrôle total de la planète, processus long et coûteux, mais seulement de certaines zones clé. Par voie de conséquence, de larges territoires sont le fief de mouvements de libération planétaires autoproclamés, idéologiquement engoncés dans leur trip "Independence Day" -- la technologie en moins...

En règle générale, ces mouvements sont, à l'échelle planétaire, inoffensifs. La stratégie de l'Empire à leur endroit est d'attendre qu'ils se calment -- ce qui devrait prendre une génération ou deux. Déjà, bon nombre des anciens résistants ont fini par admettre que, somme toute, la planète se porte mieux avec l'Empire que sans.

Viva el (nuevo) Presidente!

Avec Tora Khan et son groupe K2 dans l'équation, les choses risquent de changer: il a le charisme et les moyens pour fédérer ces mouvements disparates et leur donner une capacité de nuisance nettement moins négligeable. Au niveau de Novatlantis, cela va, dans un premier temps, se traduire par une baisse sensible de l'activité terroriste puis par un signal d'alerte, en provenance d'Amérique centrale.

La situation sur place est la suivante: il y a eu un changement dans le gouvernement local. Ce qui en soit n'est pas inquiétant: certaines régions élisent démocratiquement leurs gouvernants. Sauf qu'il n'y avait pas d'élections prévues ces jours -- et que le gouverneur précédent a disparu. En fait, c'est même plus inquiétant que cela: quasiment tous les notables locaux précédemment en place dans la région ont été remplacés en l'espace de deux semaines.

Le pourquoi du comment est simple: fortement équipés et guidés par les conseillers de Tora Khan et avec le soutien logistique du groupe K2, les révolutionnaires de la région ont récemment investi la capitale et remplacé en une nuit toutes les têtes du gouvernement (ou, tout au moins, toutes celles hostiles à leur Cause) puis, la semaine suivante, fait de même avec les édiles locaux.

Si on va sur place, tout est calme: les lieux ont l'apparence de la sérénité, si l'on excepte l'attitude méfiante, voire craintive de la population, et l'omniprésence des portraits du gouverneur -- l'omniprésence n'est pas nouvelle, la tête sur les portraits, si. Le gouverneur recevra bien volontiers d'éventuels enquêteurs et leur présentera tous les papiers prouvant le bien-fondé de la charge: l'ancien gouverneur a démissionné et quitté le pays, une semaine plus tard, il était élu.

Élection, piège à...

Évidemment, toute personne connaissant les autochtones ricanera à l'idée qu'une élection puisse s'organiser dans le pays en moins de six mois, Empire ou pas -- le MJ sera d'ailleurs bien inspiré de faire en sorte, si possible, qu'au moins un des PJs terriens ait des accointances dans la région, ça le motivera personnellement; au besoin, remplacer "Amérique centrale" par "Île caraïbe", "République balkanique", "Califat centre-asiatique", etc. Le fait que le gouverneur (et sa famille) soit introuvable est aussi hautement suspect.

De deux choses l'une: soit les personnages enquêtent sérieusement, soit ils glandouillent. Dans le second cas, on peut leur lancer quelques indices, comme un soldat (un ancien révolutionnaire) pris de remords, qui veut leur dire de se méfier de AAARRGH! et calanche dans leurs bras, ou un des jeunes enfants du gouverneur (l'ancien) qui a échappé par miracle à la purge. Dans le premier cas, un interrogatoire subtil de la population pourra aboutir au résultat ci-dessus, mais ils pourront aussi remarquer que le Ministre des finances, lui, n'a pas bougé.

Le brave homme, étant comptable, sait où sont ses intérêts. Du coup, il a préféré prêter (à un taux défiant toute concurrence) allégeance aux nouveaux maîtres. Comme c'est en plus lui qui a le numéro des comptes secrets (sur Mars), les révolutionnaires lui foutent une paix royale. Cela dit, c'est un pleutre, et des personnages un tant soit peu convaincants ou impressionnants n'auront aucun mal à lui faire retourner sa veste fissa. Mais comme il est sous surveillance, ça ne va pas se faire sans mal...

Révoluçión!

Alors, comment faire pour régler le problème de ce gouvernement -- qui va prendre des positions de plus en plus anti-impériales et dont l'exemple va probablement essaimer sur toute la planète? Engager tout de suite les troupes impériales est une solution, mais pas forcément la meilleure: la populace sera alors persuadée que l'Empire est une force qui met son nez dans les affaires qui ne la regarde pas.

En fait, la première chose à faire est de prouver au grand jour qu'il y a eu malversation. Ça implique de trouver quelqu'un d'honnête, de charismatique, d'intrépide et que les autochtone respectent; une bonne vitesse de course est un bonus, parce que les troupes néo-gouvernementales ne vont pas tarder à vouloir lui dire deux mots... Un des anciens révolutionnaires idéalistes serait un des meilleurs partis possibles dans ce cas de figure, ou alors un proche parent du gouverneur destitué (voire même ce dernier, si les révolutionnaires n'en ont pas déjà fait de la pâtée pour chiens...).

La suite des événements dépend beaucoup du soutien que les personnages ont réussi à obtenir dans la population: s'ils ont suffisamment de monde, un mouvement populaire massif peut très bien provoquer la chute des nouveaux notables, sans effusion de sang (bien évidemment, quelques coups de main bien placés peuvent faciliter cette chute, mais, dans le long terme, tout interventionnisme extérieur fragilise le nouveau régime). Avec moins de gens, mais plus de décision, ce pourra être un coup d'État militaire plus ou moins sanglant, voire une guerre d'usure, avec ou sans intervention impériale.

Comme mentionné, il est clair que, moins il y a d'intervention extérieure, plus la légitimité du régime est forte. D'ailleurs, si les personnages parviennent (probablement avec le ministre fourbe) à faire la preuve de l'intervention du Groupe K2 -- et donc de la vénalité des nouveaux notables -- cela va jouer en la faveur d'un changement de régime.

En finir avec le Tigre...

Tora Khan est un gros mégalomane, mais c'est aussi quelqu'un d'intelligent et de patient: s'il voit qu'il ne peut pas gagner son combat pour la domination de la Terre, il est prêt à des compromis. Techniquement, c'est une menace militaire importante pour Novatlantis: l'affronter reviendrait à replonger la Terre dans le chaos des Grandes guerres -- pas bon plan!

En fait, on peut très bien lui proposer de prêter un serment d'allégeance à l'Empire, ce qui ferait passer une bonne partie de ses troupes sous le contrôle des Forces autonomes. En échange, il réclamera un poste de Général, plus le commandement régional de tout l'est asiatique; Dame Nagita va elle lui proposer autre chose: un poste de représentant de la Terre à la Diète impériale (une sorte de Parlement, plus ou moins consultatif, mais qui contrôle pas mal de choses mineures dans l'Empire et est très prestigieux), ainsi qu'un poste militaire plus honorifique qu'autre chose.

Tora Khan acceptera la proposition de Dame Nagita, tout content de pouvoir aller exercer ses talents à l'échelle supérieure. Le pauvre va tomber de haut: la Diète est remplie de potentats locaux mégalomanes et machiavéliques; le Tigre va se retrouver au beau milieu d'un panier de crabe pour adultes, avec le statut de "membre junior"... Il va s'y faire, mais ça va prendre du temps. De toute façon, il gardera le contrôle du Groupe K2...

Task Force Phoenix

Index

Empire

Terre

Persos

Dopplegänger:

1. Atlantic

2. Machines qui saignent

3. Jeu de miroir

Interlude

1. Tora Khan

Commentaires: Stéphane "Alias" Gallay -- Ou alors venez troller sur le forum...